Stèle du maquis de Scévolles à la Guérinière
HONNEUR - PATRIE - AUX VOLONTAIRES DU MAQUIS DE SCÉVOLLES 
MORTS AU CHAMP D'HONNEUR DANS LES COMBATS DE LA LIBÉRATION AOUT 1944 

Photographies : Pierre Decosse
Collection Jacques Sergent
Mémorial Genweb - MGW

AUBRY Charles       Page
AVERTY Louis      Page
BEAULIEU René Raymond     Page
BERHERLET Raymond    Page
BESSON Raymond     Page
BOULME Maurice       Page
DOUSSARD Guy       Page
FLEURIAU Raymond       Page            
GERRAND Octave    Page
JOUNEAU André     Page
MABILEAU René        Page
MASSON Marcel          Page
MAURY Charles (René)    Page
MOREAU Anselme      Page
MUÑOZ André       Page
PASCAULT Jean      Page
PIBOUX André    Page
PRÉVOT Lucien       Page
RAMBERTI Dino        Page
ROY Hubert    Page
ROY Jean    Page
SHAAK René         Page
SIBILEAU Jean         Page
THIBAULT André (Nantes)       Page
TIFFENEAU Michel    Page
Discours de M. Bedel Responsable de la Zone F.F.I .B2 

 Comment en cet endroit, ne pas se remémorer l'épopée du maquis? 
Comment ne pas rappeler l'histoire, brève, mais glorieuse du maquis de Scévolles? 
De bonne heure, trois saumurois se sont jurés d'aider de leur mieux à la libération tant désirée. Gaulliste dès l'armistice, impatient de répondre à leur tour à l'appel du 18 juin 1940, ils quittent tout, leur famille, métier, amis, pour accomplir la mission sacrée ; bouter le teuton hors du pays de France 1° étape : le parc Chevallet, de Champigny-sur-Veude, au Nord de Richelieu : ils y rejoignent un petit groupe de patriotes avec lesquels se trouvent la mise sur pied de la résistance dans la région et l'organisation d'un maquis. 
Le capitaine Albert Dureau, assisté de M. Savaton de Champigny-sur-Veude et de 
M. Bodin du Richelais, prospectèrent le secteur Sud en Indre-et-Loire. 
Quant au lieutenant Chansat, il visitera le Nord de la Vienne en compagnie de M. Duvals . 
Enfin, c'est au lieutenant René Mabileau qu'il appartiendra de présider à la direction du futur groupe de maquis. Il est déjà en liaison avec le B.C.R.A. de Londres; il assurera la tâche de le créer, puis de le diriger. Bel exemple que celui d'un homme à qui la vie souriait, qui pouvait comme tant d'autres accepter d'être lâche ou peureux mais dont l'ardent amour a voulu tout donner à la Patrie. 
Le 8 juillet 1944, Mabileau prend contact avec le capitaine Georges, chef du secteur Bordeaux-Poitiers-Tours. 
A ce moment, deux hommes, une femme sont parachutés entre la Haye-Descartes et le Blanc. On les connait sous les vocables d'Adiol, Serfoitte, la Vénitienne. 
Le 1° commande par intérim la zone B2 et deviendra César, le second, chef saboteur, a pour nom Jean Sibileau. Nous le pleurons aujourd'hui. Quant à l'amazône tombée du ciel, elle s'adonne spécialement aux transmissions par radio. Cette équipe, ce trio, met aussitôt à son actif la création du maquis Dominique. 
Le capitaine Georges a vite fait de lier connaissance avec Mabileau et Adriale. 
En même temps, Alfred, adjoint de César, monte un groupe franc à Richelieu, les armes parviennent à bon port, le 1° des lâchers de"containers" réussit à merveille à Champigny. 
Mais le recrutement marche à tel rythme qu'il faut gagner un lieu sûr. Où aller? Pas d'hésitations, en forêt et le meilleur abri de la contrée, c'est évidemment la forêt de Scévolles. 
Alors, c'est l'affluence des volontaires, paysans et jeunes hommes pour une bonne part lorrains, et même parisiens en bon nombre, mêlés à de vieux briscards de 1914. L'effectif atteint tout près de 700 hommes ; à ceux là, on peut tout demander, malgré les privations et les conditions inégales de la lutte, car ils ont mis leurs coeurs et leurs bras, sans réticences, au service d'un idéal qui les empoigne. 
Des chefs, des troupes, des armes ! ces armes et les munitions complémentaires, César nous les procure par les parachutages de Martaizé annoncés par le code radio "de Morane à Curtiss". 
Pour nous, quel branlebas quand ces nuits palpitantes où sous les vrombissements assourdis, des avions alliés, nous courions recueillir les précieux fardeaux : mitraillettes, bazookas et fusils mitrailleurs, qui iront garnir nos camps, de Roiffé, la Haye-descartes, d'autres encore. 
  
Désormais, Scévolles est prêt à la bagarre. les coups de mains se succèdent, les convois ennemis ne s'aventurent plus qu'à demi sur la grande route qui joint Saumur à Poitiers, soucieux d'éviter un traquenard. Ne dit-on pas à la Felkommandantur 677 que se cachent dans ces bois 2000 maquisards... 
La peur gagne le boche, c'est l'instant ou jamais ! Et un beau jour, en fin août, une colonne cycliste subit notre offensive : 40 hommes sont mis hors de combat ; de notre côté, Jean Sibileau tombe héroïquement. Le jour du 15 août, c'est René Mabileau qui n'était point rentré de mission et avec lui deux camarades. 
Noublions pas non plus la tragique odysssée du Dr. Roy, père d'une très belle famille tourangelle, tué sur le chemin du maquis. 
Après maintes sorties meurtrières où 21 des nôtres trouvèrent la mort des braves, ce fut la libération de Loudun et de Mirebeau. Puis, aussitôt, ou presque, le départ vers la poche de l'Atlantique, au Sud de la Loire. 
Sans capote, sans bivouacs, les pieds dans des sabots, nos camarades ont connu un hiver terrible, il fallait aussi se battre et les privations se joignirent aux risques d'un combat inégal "Passe quand même" et, pour servir selon notre devise, celle aujourd'hui du 21° Régiment d'Infanterie, 25 autres volontaires des fils du peuple ardent et généreux ont donné leur vie à la Patrie. 
Ah! que ne sombre jamais dans l'oubli le souvenir de ceux qui écoutèrent battre le coeur meurtri de la France, ont voulu de nos villes et de nos villages chasser le profil excécré du tyran nazi. 
Noublions jamais ces héros obscurs, soldats d'un vrai maquis, d'un maquis blanc, peut-être, mais bleu aussi, couleur des sans-culottes et surtout rouge du sang de se fils. 
M. Bedel
Discours de M Mannet, maire de Loudun

           Ce monument élevé à la mémoire du Maquis de Scévolles, rappellera aux générations futures ce que furent leurs ancêtres en 1944. 
           Lorsqu'on se souvient de l'orgueilleuse armée allemande, et de son organisation, on se rend compte de la dose de courage et d'abnégation dont durent faire preuve les gens du Maquis. 
           Les générations futures admireront comme nous admirons aujourd'hui, l'audace de ces hommes, qui au lieu de rester attentistes chez eux, n'hésitaient pas à quitter leur maison, leur famille, leur tranquillité, pour courir la grande aventure ; ils savaient que s'ils étaient pris, le boche les passait par les armes. Les Maquis, étaient tous volontaires, pour cette guerre sans merci ; les boches ne pardonnaient pas à ces vaincus d'hier d'avoir osé relever la tête. Ils considéraient que nous avions définitivement perdu la guerre, et que notre Chef le Général de Gaulle, ne savait pas ce qu'il disait quand il affirmait : Nous avons perdu une bataille, nous n'avons pas perdu la guerre. 
           Hélas le grand courage des nôtres a coûté la vie à un certain nombre d'entre eux, à un grand nombre même, si l'on tient compte de la durée relativement courte des opérations. La malchance s'en est mêlée, puisque certaines pertes importantes ont été infligées à la suite d'erreurs de nos alliés eux-mêmes. Quel dommage! Je me souviens être allé voir votre camarade Guy Doussard, sur son lit d'hôpital, son premier mot a été : C'est malheureux j'étais si gonflé. Hélas le pauvre garçon ne devait pas survivre à ses blessures. J'ai vu également à l'hôpital votre camarade Girard, actuellemnt mutilé d'une jambe, à ce moment, on pensait pouvoir conserver sa jambe, son mot a été : Vivement que je guérisse pour remettre ça. 
            Voilà comment étaient nos Maquisards, c'est grâce à des gars comme eux, qui se sont révélés dans toute la France que nous avons pu aider nos Alliés. Lorsqu'il s'agit de retrouver sa liberté, le Français est imbattable. Quatre ans de régime nazi avaient porté au maximum notre désir de rervoir notre République. C'est pour la Liberté, que les morts que nous déplorons ont fait leur devoir.Ils l'ont fait,  pour que les Français et leurs générations futures soient libres. Ils ont préféré la mort à l'esclavage. 
           Si la Résistance n'avait pas existé, il est permis de se demander si les Alliés n'auraient pas été rejetés à la mer. C'était alors la possibilité d'une victoire allemande, c'était l'esclavage pour toujours. Les Attentistes, ceux qui, tout en ne faisant rien contre la France, n'ont rien fait pour la libérer, réfléchissent-ils quelquefois à ce qu'ils doivent aux Maquisards, et à ces membres de la Résistance parachutés, qui comme le Commandant César et le Chef Saboteur Sibileau venaient organiser le Maquis ; se rendent-ils compte aujourd'hui alors qu'ils voient revenir petit à petit des bribes de ce bien-être que nous avions perdu ; que ce retour et la joie qu'il apporte, ils le doivent en grande partie aux Maquis et à la Résistance, aux vrais Maquis et à la vraie Résistance, pas à ceux que l'on a appelé " Ceux du 32 Août 1944"," 
            J'estime qu'avoir été du Maquis, et de la Résistance, c'est un titre de gloire, c'est un titre honorifique ; celà il faut le dire, il faut le répéter, les Français ne doivent pas l'oublier. 
Vive la République, Vive la France, Vive le Général de Gaulle. 
M. Jean Mannet maire de Loudun.
Panneau descriptif : Avant 
 Arrière : 
DUVALS Elie Page
DUVALS René Page
Inauguration Stèle Scévolles
VRID - Maquis de Scévolles