Gérard Roy est l'un des fils du Dr Jean Roy qui fut abattu par les Allemands près de Loches (au Liège ) alors qu'il tentait de rejoindre le maquis de Scévolles.
Le docteur Gérard Roy est âgé de 92 ans lors de l'entretien.
Enregistrement réalisé, mais de très mauvaise qualité, dictaphone trop éloigné du combiné téléphonique.
Premier élément, lui n'y assistait pas et ne fut donc pas témoin de la scène, c'est son frère Claude qui en fut acteur. Lui, Gérard est à cette époque en Afrique du Nord et prépare le débarquement en Provence. Comme le docteur Jack Vivier il a franchi les Pyrénées et connu les geôles espagnoles (Miranda) avant d'atteindre l'Algérie.
Son père, le docteur et chirurgien Jean Roy, voulait aussi rejoindre l'Afrique du Nord en 1944. Il avait pris contact avec le passeur Fiot qui avait été arrêté et peut être torturé ? Son père l'a payé... et il a été arrêté... tout comme Madame Marnet, (femme du colonel Marnet lui aussi arrêté et déporté), l'une de ses sœurs qui sera emprisonnée à Tours pendant un mois... son mari quatre ou cinq !
Jean Roy est jugé le 6 juin 1944, il est alors âgé de 60 ans, il est condamné à trois ans de prison, ce qui sera très difficile à supporter pour lui vu son âge. Le médecin allemand de la prison sympathise avec lui, profitant de ses relations, il essaye de le faire libérer ou au moins de lui accorder une permission... ce qu'il obtient ! Le docteur se voit gratifié de deux mois de convalescence... ce qui est exceptionnel ! Ce médecin en lui annonçant la nouvelle, lui dit clairement que dans deux mois ils ne seront plus là... et qu'il peut bien occuper ces deux mois... comme il l'entend, il n'a pas de compte à lui rendre... Il sous entend clairement qu'il peut se cacher et disparaître !
Jean Roy se cache dans un premier temps à Vallières les Grandes (Loir et Cher), un village proche de Montrichard. Pendant ce temps l'un de ses fils, également prénommé Jean, a rejoint Scévolles et a contacté son père pour qu'il le rejoigne et vienne soigner les blessés. Il approche alors un ancien médecin militaire pour obtenir une ambulance et se charge de trouver du matériel médical "emprunté" aux Allemands ! Ils partent ainsi le 20 août 1944 accompagnés d'une infirmière, Nicole de Maraimbois, qui conduit le véhicule, d'un étudiant en médecine, Claude Lajoinie et d'un autre fils, Claude, âgé de 16 ans, qui fait le guet sur l'aile de la voiture pour prévenir d'éventuelles attaques aériennes ennemies... ou alliées !
L'interception de leur véhicule est faite par les Allemands à Manthelan. (au Liège, près de Loches). Elle se passe d'abord en douceur, il leur est demandé de retourner à Tours, son frère essaye de parlementer, il reçoit une balle dans le ventre, son père est touché par une balle qui lui transperce la bouche. Il tombe sans connaissance. Les Allemands les gardent et ils ne sont transportés à l'hôpital de Loches que 36 heures plus tard... L'étudiant en médecine est indemne, l'infirmière légèrement blessée à un bras, ils obéissent aux ordres et regagnent Tours tous les deux avec l'ambulance. Son père décède à l'hôpital le 2 septembre 1944.
Gérard Roy étant en Afrique du nord à cette époque n'est pas un témoin oculaire des faits. Il sait seulement ce que lui en a raconté son frère Claude... qui survivra à sa grave blessure malgré tout.
Jean Roy, (fils) était devant en motocyclette et lui passa sans encombre.
A la fin de la guerre, sa mère recevra une lettre, adressée à son mari par le médecin allemand qui l'avait fait libérer de la prison de Tours ; emprisonné à son tour, il le sollicite pour qu'il le fasse libérer en témoignant de ce qu'il avait fait pour lui. Il ignore que le docteur Roy est décédé à cette date. Sa mère interviendra... mais il ne sait pas si cela aura ou non une quelconque utilité.
Claude Roy obtiendra la Médaille militaire.