ROY Jean

ROY Jean Édouard Marie
Collection J. ALBERT - J. PIRONDEAU
Château-Renault 10 Mai 1884 - Loches 5 Septembre 1944
Engagé volontaire le 13 Novembre 1903 à la mairie de Tours pour 3 ans avec admission au bénéfice de la dispense prévue par l'avant dernier alinéa de l'art. 59 de la loi du 15 Juillet 1889 modifiée par la loi du 11 Juillet 1892 pour le 66e Régiment d'Infanterie, arrivé au corps le 14 Novembre 1903 et immatriculé sous le N° 4719. 
Soldat de 2e classe le dit jour. 
Certificat de bonne conduite "accordé".
Passé dans la disponibilité de l'armée active le 18 Septembre 1904. 
Nommé Médecin auxiliaire de réserve le 5 Août 1907, affecté à la suite de la 9e Section d'Infirmiers Militaires. 
A accompli sa période de dispensé art. 23, dans la 9e Section d'infirmiers militaires, du 19 Août au 15 Septembre 1907. 
 
A accompli une 1ère période d'exercices dans la 9e Section d'Infirmiers Militaires du 19 Juillet au 10 Août 1909. 
Affecté au 6e Régiment du Génie (Décision de Mr le Directeur du Service de Santé du 9e corps d'armée du 18 Avril 1910). 
Nommé interne en Médecine des hôpitaux et hospices civils de Paris à la suite du concours de l'année 1919; a ainsi rempli les conditions de sa dispense art. 23. 
A accompli une 2e période d'exercices dans la 9e Section d'Infirmiers Militaires (salles militaires de l'hospice mixte d'Angers) au titre du 6e Régiment du Génie, du 19 Juin au 5 Juillet 1911. 
 
Rappelé à l'activité le 3 Août 1914 par décret de mobilisation générale en date du 1er Août 1914. 
Arrivé au corps le dit jour. 
Affecté au 6e Génie le 7 Août 1914 et nommé médecin aide major de 2e classe. 
Affecté à l'ambulance 6/9 le 18 Novembre 1914. 
Affecté Hôpital Militaire Saint-Maixent le 24 Juin 1916. 
Nommé médecin aide major de 1ère classe le 7 Août 1916. 
Affecté Hôpital Temporaire 106 à Amiens le 19 Juillet 1917. 
Affecté Hôpital Temporaire 112 à Amiens le 23 Novembre 1917. 
Hôpital Militaire Parthenay le 1er Février 1918. 
Mis en congé illimité de démobilisation le 11 Février 1919. 
Affecté service médical de la Place de Tours le 26 Février 1919. 
Envoyé en congé illimité de démobilisation le 13-2-19 à Tours rue Bernard Palissy N° 77, 2e échelon N46 B.  
Maintenu sous les drapeaux pour 2 mois le 6 Mars 1919. 
Promu Médecin Major de 2e classe le 26 Juin 1919. 
Mis en congé illimite de démobilisation le 7 Août 1919. 
Déjà maintenu dans les cadres avec invalidité inférieure à 10% par laCommission Spéciale de Réforme d'Angers le 24 Août 1922 pour : Reliquat de pleurésie gauche. Pas d'expectoration. Bon état général. 
Passé dans la 2e réserve et affecté à la classe de mobilisation 1896 (art. 58 de la loi du 1er Avril 1923). 
A accompli un stage d'Instruction de 21 jours du 1er au 21 Août 1926 dans la Place de Tours. 
A accompli un stage d'Instruction de 7 jours du 22 au 28 Août 1926 dans la Place de Tours. 
Promu Médecin-Major de 1ère classe de réserve du 9e C.A., rang du 2 Janvier 1928, par décret du 2 Janvier 1928 (JO du 11-1-1928). 
A accompli une période d'instruction de 15 jours, avec solde, dans la place de Tours du 5 au 19 Octobre 1928. 
Nommé Chevalier de la Légion d'Honneur par décret du 20 Juillet 1932 (J.O. du 23) 28 ans de services, 5 campagnes, a été cité. 
A accompli une période d'instruction de 7 jours sans solde du 2 au 8 Juin 1934. 
Maintenu dans les cadres sur sa demande par application de l'art. 10 de la loi du 8 Janvier 1925. 
 
Blessures, Citations, Décorations.
Cité à l'ordre N° 207 de la 18e Division d'Infanterie le 28 Février 1915 ' A prodigué ses soins jour et nuit pendant 3 mois avec un zèle infatigable aux nombreux blessés dont l'état nécessitait intervention chirurgicale d'urgence'. 
Croix de guerre, 1 étoile. 
 
Campagne contre l'Allemagne du 3 Août 1914 au ... 
Aux armées : du 7 Août 1914 au 24 Juin 1916 
A l'intérieur : du 24 Juin 1916 au 18 Juillet 1917 
Aux armées : du 18 Juillet 1917 au 1er Février 1918 
A l'intérieur : du 2 Février 1918 au 11 Février 1919 
A l'intérieur : du 24 Février 1919 au 7 Août 1919.
Archives Départementales d'Indre et Loire - Registres Matricules - Tours - RM 1904 489
Promu Médecin Major de 1ère classe - J.O. 11 Janvier 1928 ( Gallica )
Attribution Légion d'Honneur -J.O. 23 Juillet 1932 ( Gallica )
La tragique odyssée du Dr Roy
"Durant l'après midi (c'est le dimanche 20 août 1944) la nouvelle de la mort du docteur Roy, chirurgien chef de la Maternité, se répand en ville. Renseignements pris, j'apprends que le docteur est seulement blessé. Voici dans quelles conditions : 
Condamné par les Allemands à trois ans de prison, le docteur qui avait obtenu un congé pour maladie ne voyait pas sans une juste appréhension arriver le terme. Il décida de rejoindre les forces de la résistance dans le Lochois, sa famille se trouvant déjà en lieu sûr. 
Dimanche après-midi, en compagnie de deux de ses fils, Jean Claude 17 ans et le Dr Pierre Roy, et d'un étudiant, il prit place dans une voiture de la Croix Rouge, conduite par une infirmière, Melle N de M.... Le docteur Pierre Roy précédait en motocyclette tandis que son frère se trouvait en guetteur sur une aile avant de l'auto. 
Vers 18 heures, dans les environs de Manthelan, la voiture essuya des coups de feu d'Allemands en embuscade sur la route où ils attendaient des forces de la résistance avec qui ils se battaient depuis plusieurs jours. 
Le docteur Pierre Roy parvint à passer sans encombre, mais il n'en fut pas de même des occupants de l'auto qui dut s'arrêter. Le docteur Roy qui se trouvait sur le siège avant près de la conductrice avait une blessure au cou d'où le sang s'échappait en abondance ; son corps paraissant sans vie tomba à terre lorsque la portière fut ouverte. Son fils Jean-Claude qui était tombé sur la route, grièvement touché au ventre. L'infirmière avait une blessure en séton à un bras. Seul l'étudiant n'avait rien. 
Les allemands gardèrent les deux corps et donnèrent l'ordre à la conductrice de regagner Tours immédiatement, ce qu'elle fit malgré sa blessure, en compagnie de l'étudiant. 
Par la suite, on apprenait que le docteur Roy et son fils, transportés à l'hôpital de Loches y avaient été opérés par le docteur Martinet et que leur vie paraissait hors de danger, bien que Jean Claude ait une perforation intestinale donnant des inquiétudes. 
Dès qu'il fut avisé de ce tragique accident, m le docteur Guillaume Louis, directeur de l'école de médecine, se rendit auprès du Feldkommandant pour protester contre l'agression des occupants d'une voiture portant l'insigne de la Croix Rouge; 
Malgré les soins éclairés dont il fut l'objet, M le docteur Roy décédait mardi 5 septembre à la suite d'une embolie."
in "Les journées historiques de Touraine 6 juin-31 août 1944" publication des imprimeurs Arrault, Tours, 1945, 140 pages.
Une des publications du Dr ROY.
Décès du Dr ROY signé par le Dr MARTINAIS.
Mort du Dr ROY Jean - Rapport signé par le Commandant CÉSAR.
Extrait des décès - Hospice civil de LOCHES
Certificat d'appartenance au Maquis de Scévolles signé de CÉSAR.
Tous documents : Origine : Bureau des Archives des Victimes des Conflits Contemporains à Caen
Recherches effectuées par J. ALBERT et J. PIRONDEAU
Entretien téléphonique avec Gérard Roy le 26 septembre 2015.
Gérard Roy est l'un des fils du Dr Jean Roy qui fut abattu par les Allemands près de Loches (au Liège ) alors qu'il tentait de rejoindre le maquis de Scévolles. 
Le docteur Gérard Roy est âgé de 92 ans lors de l'entretien.  
Enregistrement réalisé, mais de très mauvaise qualité, dictaphone trop éloigné du combiné téléphonique. 
 
Premier élément, lui n'y assistait pas et ne fut donc pas témoin de la scène, c'est son frère Claude qui en fut acteur. Lui, Gérard est à cette époque en Afrique du Nord et prépare le débarquement en Provence. Comme le docteur Jack Vivier il a franchi les Pyrénées et connu les geôles espagnoles (Miranda) avant d'atteindre l'Algérie. 
Son père, le docteur et chirurgien Jean Roy, voulait aussi rejoindre l'Afrique du Nord en 1944. Il avait pris contact avec le passeur Fiot qui avait été arrêté et peut être torturé ? Son père l'a payé... et il a été arrêté... tout comme Madame Marnet, (femme du colonel Marnet lui aussi arrêté et déporté), l'une de ses sœurs qui sera emprisonnée à Tours pendant un mois... son mari quatre ou cinq ! 
Jean Roy est jugé le 6 juin 1944, il est alors âgé de 60 ans, il est condamné à trois ans de prison, ce qui sera très difficile à supporter pour lui vu son âge. Le médecin allemand de la prison sympathise avec lui, profitant de ses relations, il essaye de le faire libérer ou au moins de lui accorder une permission... ce qu'il obtient ! Le docteur se voit gratifié de deux mois de convalescence... ce qui est exceptionnel ! Ce médecin en lui annonçant la nouvelle, lui dit clairement que dans deux mois ils ne seront plus là... et qu'il peut bien occuper ces deux mois... comme il l'entend, il n'a pas de compte à lui rendre... Il sous entend clairement qu'il peut se cacher et disparaître ! 
Jean Roy se cache dans un premier temps à Vallières les Grandes (Loir et Cher), un village proche de Montrichard. Pendant ce temps l'un de ses fils, également prénommé Jean, a rejoint Scévolles et a contacté son père pour qu'il le rejoigne et vienne soigner les blessés. Il approche alors un ancien médecin militaire pour obtenir une ambulance et se charge de trouver du matériel médical "emprunté" aux Allemands ! Ils partent ainsi le 20 août 1944 accompagnés d'une infirmière, Nicole de Maraimbois, qui conduit le véhicule, d'un étudiant en médecine, Claude Lajoinie et d'un autre fils, Claude, âgé de 16 ans, qui fait le guet sur l'aile de la voiture pour prévenir d'éventuelles attaques aériennes ennemies... ou alliées !  
L'interception de leur véhicule est faite par les Allemands à Manthelan. (au Liège, près de Loches). Elle se passe d'abord en douceur, il leur est demandé de retourner à Tours, son frère essaye de parlementer, il reçoit une balle dans le ventre, son père est touché par une balle qui lui transperce la bouche. Il tombe sans connaissance. Les Allemands les gardent et ils ne sont transportés à l'hôpital de Loches que 36 heures plus tard... L'étudiant en médecine est indemne, l'infirmière légèrement blessée à un bras, ils obéissent aux ordres et regagnent Tours tous les deux avec l'ambulance. Son père décède à l'hôpital le 2 septembre 1944.  
Gérard Roy étant en Afrique du nord à cette époque n'est pas un témoin oculaire des faits. Il sait seulement ce que lui en a raconté son frère Claude... qui survivra à sa grave blessure malgré tout. 
Jean Roy, (fils) était devant en motocyclette et lui passa sans encombre. 
A la fin de la guerre, sa mère recevra une lettre, adressée à son mari par le médecin allemand qui l'avait fait libérer de la prison de Tours ; emprisonné à son tour, il le sollicite pour qu'il le fasse libérer en témoignant de ce qu'il avait fait pour lui. Il ignore que le docteur Roy est décédé à cette date. Sa mère interviendra... mais il ne sait pas si cela aura ou non une quelconque utilité. 
 
Claude Roy obtiendra la Médaille militaire.
Jacques PIRONDEAU
Liens
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