Discours du 8 mai 2005
Monsieur le Maire,
Mesdames, Messieurs
En ce jour, 60ème anniversaire de la Victoire et au nom du Souvenir français.
Je tiens tout d'abord à remercier les personnalités présentes et les personnes représentant les familles venues assister à l'inauguration de cette stèle érigée à la mémoire des victimes civiles et militaires durant la guerre 39-45.
Ce monument rappellera aux générations futures les évènements qui ont marqué et endeuillé la population de Loudun en cette période tragique de notre vie.
A 6 heures, le mardi 18 juin 1940, la population loudunaise est mise en émoi par plusieurs explosions ; les vitres des immeubles volent en éclat, tandis que toutes les maisons tremblent par suite du souffle des bombes. En un instant, la population est debout, sort dans les rues et accourt sur les lieux qui sont indiqués par un épais nuage de fumée. Cinq avions, allemands ou italiens, viennent de passer et accomplir leur oeuvre de mort.
En hâte, les pompiers, les membres de la Défense Passive, les services de secours, les personnalités officielles, les gendarmes ainsi que les soldats ayant passé la nuit dans notre ville, se rendent dans le quartier de la gare et de la route de Saumur où plusieurs maisons sont effondrées, ensevelissant sous leurs décombres leurs malheureux occupants.
A la suite de cette tragédie, on compte, ce jour là, des immeubles Lesuire, avenue de la gare, Descoux, Poussineau, Cailleau route de Saumur ; une vingtaine de victimes et de nombreux blessés.
Quelques jours après, le 21 juin vers 10 heures, alors que les troupes allemandes occupent depuis peu de temps notre ville, plusieurs tanks français, précédés d'une chenillette, arrivent par le boulevard des écoles pour se rendre dans la direction de Poitiers.
Le combat s'est engagé ; combat très inégal, puisqu' à ce moment, une dizaine de tanks allemands, des voitures blindées et des chenillettes se trouvent sur la place Porte de Chinon.
La chenillette française fut la première atteinte. Bientôt des flammes l'entourent, le feu vient de se déclarer dans le moteur. Les occupants ne peuvent se sauver et périssent carbonisés. L'un des tanks est ensuite atteint. Comme pour la chenillette, le feu se déclare; fort heureusement, les soldats peuvent s'enfuir.
Une mitrailleuse allemande, installée face au gros arbre situé sur la place, tire plusieurs rafales en direction de la rue Porte de Chinon, provoquant ainsi de nombreux dégats.La plupart des devantures des magasins du côté droit de cette rue sont endommagées ainsi que l'immeuble Audran qui subit d'importants dommages.
Le bilan de cet affrontement sera de trois soldats français tués, plusieurs blessés et quelques uns sont faits prisonniers. Du côté allemand, on compte plusieurs morts.
Le 21 juin, dans l'après midi, 200 soldats viennent prendre position à Moncontour.Le 22 juin à 9 heures, un avant poste français placé à Sauzeau se replie ; 2000 allemands arrivent par cette route. Pendant plus de trois heures, l'ennemi est tenu en échec. Vers midi et demi, le commandant donne l'ordre de repli. Deux soldats français, porteurs de cet ordre, sont grièvement blessés, ils seront évacués vers l'hôpital de Loudun. Un des ces héros figurera désormais sur la stèle.
Le 21 juin, vers 10 heures, alors que le combat fait rage, un employé de la SNCF qui se rend à son domicile est tué par un éclat d'obus au coin du Boulevard des écoles et de la rue des Meures.
Le vendredi 24 septembre 1943, vers 22 heures 30, un artisan menuisier sort de chez un ami.Il habite boulevard de Montreuil. Un sous-officier allemand qui passe à ce moment là, l'agresse et le frappe à coup de crosse de revolver. Il succombe à ses blessures le 27 septembre suivant.
Le samedi 27 mai 1944, vers 20 heures, route de Poitiers au lieu-dit " La Paire ", une camionnette est mitraillée par un avion anglais. Deux commerçants de notre ville sont tués, l'un est garagiste et l'autre cordier.
Le mardi 6 juin 1944, un cheminot est tué lors du mitraillage de son train du côté d'Insay.
Le vendredi 1er septembre 1944, jour de la libération de Loudun, dans la soirée au "Pont de Pierre" suite à un malheureux concours de circonstances, un gendarme de la Brigade de gendarmerie trouve la mort.
Cette stèle, élevée en hommage à leur mémoire, restera le plus pur symbole de ce que fut l'horreur de ce bombardement, le courage de ces héros qui ont donné leur vie pour la patrie, la fatalité pour ces personnes qui dans leur activité de tous les jours ont connu un destin tragique.
Pour les visiteurs, ce mémorial leur signifiera, la reconnaissance de la ville de Loudun envers ses concitoyens.
M. Jacques Sergent
Comité local du Souvenir Français