PAIRAULT Emmanuel

PAIRAULT Emmanuel
Loudun 17 Février 1892 - Duisans 9 Octobre 1915 
Inscrit sous le N° 69 de la liste du canton de Loudun. 
Classé dans la 1ère partie de la liste en 1913 (Bon absent) 
 
Incorporé (au 6e Régiment de Génie) à compter du 1er Octobre 1913, arrivé au Corps le du dit et Sapeur mineur de 2e classe. 
Passé dans la réserve de l'armée active le 1er Octobre 1915. 
Condamné à la peine de mort par le conseil de guerre de la 23e Division séant en campagne du 8 octobre 1915 pour coupable d'abandon de poste en présence de l'ennemi. Le jugement a été exécuté le 9 octobre 1915 à 8 heures à Duisans (Pas de Calais). 
 
Campagnes. 
En guerre contre l'Allemagne du 2 août 1914 au 9 octobre 1915
Archives Départementales de la Vienne - Registres Matricules - Châtellerault - 1912 957
Recours en révision rejeté le 6 Janvier 1934.
Transcription de décès - Mairie de Loudun
Accès à son dossier - Base des Fusillés
Remerciements - Photographies : Fabienne et Evelyne BROWARSKI
Il repose à la Nécropole Nationale LA TARGETTE à Neuville St Vaast, tombe 254 ( Lien )
Cahiers des Droits de l'Homme - 25 Décembre 1922 ( Lien )
Extraits des lettres écrites
par les camarades
de guerre d’Emmanuel Pairault
René Charroux (témoin au procès)  Page
3 décembre 1915 
Lettre envoyée à la sœur d’E. Pairault 
 
« …il me dit être blessé au genou. Je regarde. C’est bien vrai, il avait une petite déchirure mais malheureusement notre salaud de major ne le reconnaît pas, ce qui l’a tué… 
Il existe deux grands lâches sur la mort d’Emmanuel, le lieutenant et le major ; mais surtout ne dites rien car le même sort nous attend tous si l’on dit un mot. C’est triste mais c’est comme ça. Nous devons nous occuper de lui payer une couronne… » 
 
Raymond Geoffrois 
21 juin 1916 
 
« Maintenant, je puis vous donner quelques renseignements que j’aimerais vous dire de vive voix. Il est mort vous savez déjà comment mais il ne l’a pas mérité ou, s’il l’a mérité, nous le méritons tous. Pendant un terrible bombardement nous nous sommes retrouvés dispersés par les obus tous à moitié fous et il s’est perdu dans les boyaux …Mais, croyez-moi bien, ceci arrive à tout le monde mais ce qui aurait dû être une toute petite punition lui a coûté cher, personne n’y a jamais rien compris mais moi j’ai compris et je puis vous dire que c’est une simple question de rancune de la part de quelqu’un que je ne vous nommerai pas, à quoi bon …il est bien mort innocemment le malheureux. » 
 
Gilbert Nourins 
18 octobre 1919 
 
« Emmanuel Pairault, qui était aimé de tous ses camarades, était détesté par le chef de la compagnie, l’aspirant officier de Pierrefeu. Aussi, avec la loi martiale de l’époque, son affaire fut vite réglée… 
Je possède des preuves de l’assassinat mais ne puis m’en dessaisir…. » 
 
Mazouer 
Sans date 
 
« Dix fois, vingt fois il fit bravement son devoir en héros modeste sans en tirer honneur…Il fut lâchement fusillé en octobre 1915. » 
 
Victor Rouger 
8 juin 1928 
 
« Iil n’y a qu’en descendant de l’attaque que j’ai appris l’accusation dont il était l’objet de la part du lieutenant Deydier de Pierrefeu. D’après ses camarades, il aurait été à moitié recouvert de terre par un obus et sérieusement commotionné. C’est la seule chose qui aurait empêché votre frère de suivre la colonne, mais le motif de sa punition était autrement rédigé par son lieutenant. 
Je sais qu’à plusieurs reprises le commandant Grocrossy, chef de notre bataillon, a fait plusieurs démarches auprès du lieutenant pour que la plainte au conseil de guerre soit retirée, chose que M. le lieutenant Deydier de Pierrefeu n’a jamais  acceptée. » 
 
Robin 
6 juin 1928 
 
« Je ne m’attendais pas au châtiment injustifié et immérité dont on l’a frappé. 
Ce n’est pas au moment où l’on a besoin de combattants que, par une gloriole ou une bêtise, on en fait fusiller, et surtout un innocent. 
C’est peut-être la seule action d’éclat que le lieutenant de Pierrefeu possède à son actif. 
Enfin, j’ai tenu à vous écrire cette lettre pour vous dire que votre frère est resté dans mon estime et ma conviction est qu’il est mort innocent d’une faute dont on l’a accusé. » 
 
J. Ségurel 
9 juin 1928 
 
« Tant qu’à porter un motif de désertion en présence de l’ennemi , il y avait un abîme et ce ne fut d’ailleurs qu’un cri de protestation de la compagnie où Pairault était estimé de tous. » 
 
Marcel Point, témoin au conseil de guerre 
27 octobre 1933 
 
« En tout cas, ce que je puis vous affirmer, c’est que notre déposition, à moi et à Charroux qui m’accompagnait au conseil de guerre, nous en avons eu l’un et l’autre l’impression très nette : on nous questionnait et n’avions qu’à répondre « amen ». Sa tête était demandée par un gradé dont vous connaissez bien le nom et c’est tout ce qui comptait… » 
 
Marcel Point 
16 décembre 1933 
 
« Comme tant de pauvres bougres, il a payé de sa tête les imbécillités de « certain » qui pour se faire mousser demandait un exemple pour la section. Le sort est tombé sur lui, mais il aurait tout aussi bien pu tomber sur n’importe lequel d’entre nous. »  
 
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