Né à Ligre (Indre-et-Loire) le 25 janvier 1917, Yves Heller arriva à Rabat avec sa famille en 1921.
Ses études faites au lycée Gouraud lui permirent de préparer son entrée à l'Ecole spéciale militaire de Saint-Cyr où il se classa en bon rang.
A la sortie de l'école, le sous-lieutenant Heller choisit l'arme d'élite de la Légion étrangère.
Faisant partie des premiers éléments envoyés sur le front de Tunisie, le lieutenant Heller, valeureux parmi les valeureux, acquiert une réputation de bravoure dès les premiers combats auxquels il participe et au cours de cette campagne il mérite deux citations :
La première à l'Ordre de la Division du 1er février 1943 est établie en ces termes : " Jeune officier, qui dès son premier combat, a montré de belles qualités d'énergie et de sang-froid ; au début de l'attaque allemande du 18 janvier 1943 sur la cote 467 a vigoureusement pris en mains sa section la maintenant en place et repoussant de sérieuses attaques ennemies. N'a abandonné sa position que sur ordre, après huit heures de combat ".
La seconde, à l'Ordre de l'Armée, datée du 10 juin 1943, rappelle éloquemment la part glorieuse prise par cet officier à la fin triomphante de la campagne de Tunisie.
" Jeune officier de la Légion, d'un allant remarquable. Au cours de l'attaque de la maison forestière de Loukanda le 4 mai 1943, a entraîné sa section sur l'objectif fixé, malgré une défense acharnée de l'ennemi. Son capitaine ayant été grièvement blessé, dès l'arrivée sur l'objectif a pris le commandement de la compagnie et l'a maintenue sur ses positions sous de violents bombardements ".
Le lieutenant Heller prend une part aussi brillante à la campagne de France, notamment aux opérations de la trouée de Belfort et d'Alsace. Ses actions à une semaine d'intervalle lui valent coup sur coup deux citations, l'une à l'Ordre de la Brigade, célèbre les mérites du " Jeune officier prenant à l'improviste le commandement d'une compagnie engagée dans un pénible combat sous bois miné, le 27 novembre 1944, devant Lauw s'est brillamment comporté. Le 29 novembre 1944 à Guewenheim a, sous un bombardement violent, adroitement et courageusement conduit son unité ".
L'ordre est daté du 31 décembre 1944.
La seconde, aussi élogieuse, vient ajouter une étoile d'argent à la Croix de guerre déjà bien garnie, avec la citation suivante : " Jeune officier déjà réputé pour sa bravoure. Devant Michelbach notamment le 7 décembre 1944, sa section étant en soutien de chars violemment pris à partie par des " Jag Panther " s'est imposé à tous par son calme. Déjà cité."
Hélas, le lieutenant Heller ne devait pas connaître la fierté de recevoir officiellement cette quatrième citation qui ne fut signée que le 25 mars 1945, alors qu'il était tombé le 27 janvier 1945 dans des conditions rappelées en un sobre langage par la dernière citation datée du 14 mai 1945, portant nomination dans l'ordre de la Légion d'honneur : " Jeune officier de Légion d'une magnifique bravoure ; a su remplir en Tunisie en 1943, puis en France au cours des opérations de la trouée de Belfort et de l'Alsace en novembre et décembre 1944 comme chef de section et, pendant quelques jours, comme commandant d'une compagnie privée de ses cadres, toutes ses missions de combat et susciter l'admiration de tous. Les 25 et 26 janvier 1945, entre Illhausern et le moulin de Jebsheim, le 27 janvier à Jebsheim, attaquant en tête de sa section une portion de village âprement défendue par un ennemi résolu, a donné à ses hommes le plus bel exemple des vertus guerrières du chef et du soldat, allant jusqu'au sacrifice suprême noblement consenti ".
Cette citation comporte l'attribution de la Croix de guerre avec palme.