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LOUDUN - Plaque Harmonie Municipale
Fête du Souvenir - Harmonie municipale Loudun - 9 juillet 1933

La Fête du Souvenir de l'Harmonie Loudunaise

 

 

le Dimanche 9 Juillet 1933

 

Dimanche 9 Juillet 1933

 

             Dimanche dernier, 9 juillet, Loudun s'éveillait sous un soleil radieux qui allait donner à cette journée le plus brillant éclat pour la célébration de la "Fête du Souvenir", organisée par l'Harmonie Loudunaise à la mémoire de ses membres morts au champ d'honneur pendant la période 1914-1918.

 

              Laissant à d'autres plumes plus autorisées que la nôtre, le soin de narrer la partie officielle de cette fête de la reconnaissance, nous donnerons un modeste aperçu rétrospectif de la façon que se déroula le programme si sagement élaboré par un comité vraiment à la hauteur de sa tâche.

 

              Ce programme comprenait, si l'on peut dire, deux parties distinctes : l'une pour magnifier et perpétuer le souvenir des musiciens disparus, qui se déroula en deux actes.A Saint-Pierre, d'abord, par une messe solennelle en musique qui fit la plus grande impression sur la foule qui avait envahi l'église, trop petite pour la contenir, et écouta religieusement la belle et prenante musique de cette cérémonie, exécutée avec brio par l'Harmonie, ainsi que les forts beaux solos de violon par M. Roger Ligron et de saxophone par M. Marcel Boutineau.

 

              M. l'Archiprêtre, dans une chaude allocution, que nous reproduisons ci-dessous, exalta les grandes vertus que sont le dévouement et le sacrifice pour la défense du sol natal.

 

              A la messe, la quête fut faite par Melles Doussin et Perrineau.

 

La Gazette de Loudun du Samedi 15 Juillet 1933La Gazette de Loudun du Samedi 15 Juillet 1933

Allocution de M. l'Archiprêtre,

 

              Messieurs,

 

            C'est une heureuse et féconde pensée que vous avez eue de commémorer le Souvenir de vos camarades "Morts pour la France". Et je crois interpréter exactement le sentiment de toute cette population qui aime tant son Harmonie et le sentiment des familles qui, si généreusement, ont donné à la Patrie les16 héros dont nous célébrons aujourd'hui la mémoire, en vous remerciant de cette pensée elle-même et en vous félicitant de la manière, tout à fait loudunaise d'ailleurs, manière faite de cette simplicité et cordialité, discrètement tintées de grandeur, que vous avez employée à sa réalisation.

 

             Messieurs, je viens de laisser parler mon coeur de loudunais. Puisque en tête de votre programme vous avez inscrit la cérémonie religieuse de ce matin et puisque vous avez bien voulu me faire l'honneur  et le plaisir de vous adresser l'allocution de circonstance, permettez-moi maintenant de laisser parler mon coeur de prêtre, pour me réjouir grandement et vous féliciter encore de ce geste qui est une véritable profession de foi chrétienne. Au sein de notre génération si imprégnée de matérialisme au milieu des négations, plus bruyantes que profondes, des valeurs et réalités spirituelles, vous attendez, vous, que Dieu, qui est l'auteur de toute vie, en est également le terme ; vous attestez que nous avons une âme spirituelle et immortelle, laquelle, animant notre corps de son souffle d'éternité, n'accomplit son pèlerinage terrestre que pour s'acheminer vers  la Jérusalem céleste, où le corps, transformé, glorifié, la rejoindra le jour de la résurrection de la chair.

 

             Or, Seigneur, ils vous sont restés fidèles, tous ceux qui, laissant derrière eux des parents dont ils étaient le soutien et l'espoir, de toutes jeunes femmes, car plusieurs venaient à peine de fonder un foyer, de douces et délicates fiancées, au chagrin moins remarqué, mais non moins déchirant et non moins tragique : oui, il vous sont tous restés fidèles, tous ceux-là qui sont partis sans défaillance, toutes leurs forces tendues vers cet unique but : Faire leur devoir. Comme votre fils, Seigneur, ils vous ont donné leur sang et leur vie pour sauvegarder la vie de leurs bien-aimés; participants de la Rédemption, ils participent aussi à la Résurrection ; leur vie n'est pas anéantie, mais changée. Ils vivent au sein de votre Trinité jouissant d'une béatitude dont nous autres, pauvres humains, nous ne pouvons mesurer la profondeur.

 

              Aussi, je ne dirai pas comme le lieutenant Péricard, dont le cri est resté célèbre :

 

" Debout les morts ! ", mais " Debout, les vivants ! ".

 

              Et aussitôt, d'un bout à l'autre de cet immense champ de bataille qui s'étendait de la Mer du Nord aux plaines d'Alsace et jusqu'à l'extrémité de l'Europe, je les vois se dresser à cet appel.

 

Leur corps déchiré, couvert de sang et de boue au moment où le fer meurtrier les couchait sur le sol, m'apparait déjà dans la gloire rutilante dont il sera enveloppé au dernier jour. Les uns après les autres, ils répondent à l'évocation de leur nom : Maurice Coindreau et Henri Chevalier ; Jules Cauny et Paul Doussin ; Moïse Deforges et Lothaire Firmin ; Henri Hardré et Raymond Lebeau ; Paul Lévêque et Ernest Naveau ; René Penot ; Jérémie Puygrenier et Maurice Richard ; Henri Thibault et Emile Thibault ; et enfin, René Flatraud, qui tombiez en ce matin de Pâques, quand toutes les petites cloches de messe matinales du front annonçaient dans leur tintement contenu l'allégresse de la résurrection du Christ, montrant ainsi, semble t-il, que vous, comme tous vos camarades, vous ne quittiez cette terre que pour vivre d'une autre vie, éternelle celle-là et toute de félicité.

 

               Vos morts bien-aimés,

 

               Fils de Loudun, tombés loin des terres natales, ils ont été chantés par un poête loudunais en de jolies stophes qui, dans le programme de cette fête, sont au bas de leurs noms, un hommage de son talent et de son coeur.

 

               Dans la dernière guerre, en raison de la sauvagerie et de la brutalité de nos procédés modernes qui obligeaient tous les hommes à se terrer, nos musiciens n'ont pu exalter au moyen de leur art le courage des leurs. Mais ils ont prouvé qu'ils étaient eux-mêmes des forts. Versés presque tous dans les brancardiers, ils allaient au péril de leur vie, parmi les fils de fer barbelés, les trous d'obus, au milieu du crépitement des balles et des grenades, ils allaient chercher les corps de leurs camarades tombés en avant des lignes. Ce sont des braves.

 

               Oui, ils ont droit à notre admiration et à notre reconnaissance, tous ceux dont les noms gravés dans le marbre, étincellent en lettre d'argent, là devant nous, dans le cadre de fleurs et de lumière que nous avons essayé de leur faire, comme un faible témoignage de justice et d'amour. Que dis-je, leurs noms? Mais, puisque la foi me dit qu'ils ne sont pas morts tout entiers  et qu'ils vivent par le meilleur d'eux-mêmes, leurs âmes sont là présentes. Et tout à l'heure, en bénissant cette plaque du Souvenir, notre coeur n'arrêtera pas au marbre froid les prières liturgiques, mais c'est jusqu'à eux, les héros bien aimés, qu'il les adressera, vibrantes de gratitude et d'admiration, enveloppantes comme une douce et tendre caresse.

 

               Messieurs, inclinons-nous profondément devant eux ; et tout en souhaitant et en voulant d'une volonté ferme que leur sacrifice nous préserve des  horreurs d'une nouvelle guerre, nous souvenant de ce qu'ils ont fait pour nous et de la vie meilleure dont ils jouissent aux cieux, chantons-leur en terminant, l'hymne magnifique de Charles Péguy :

 

Heureux ceux qui sont morts pour les cités charnelles ;

Car elles sont le coeur de la cité de Dieu.

Heureux ceux qui sont morts pour leur âtre et pour leur feu

Et les pauvres honneurs des maisons paternelles.

 

Heureux ceux qui sont morts ! car ils sont retournés  

Dans la première argile et la première terre.

Heureux ceux qui sont morts dans une juste guerre.

Heureux les épis mûrs et les blés moissonnés !

 

Plaque Harmonie Municipale Loudun
Mémorial Genweb MGW

COINDREAU Maurice  Page
CHEVALIER Henri  Page
CAUNY Jules  Page
DOUSSIN Paul  Page
DEFORGE Louis Moïse   Page
FLATRAUD René    Page
FIRMIN Lothaire Page
HARDRE Henri  Page
LEBEAU Raymond   Page
LEVEQUE Paul  Page
NAVEAU Ernest  Page
PENOT René
PUYGRENIER Jérémie   Page
RICHARD Maurice    Page
THIBAULT Jean Emile   Page
THIBAULT Ernest Henri François Joseph   Page