RAPHARIN Gérard

RAPHARIN Gérard Antoine Édouard 
Photographie : Joël GIRAULT
Loudun 31 décembre 1928 - Duong-Mông 22 février 1952 
Sergent 
RAPHARIN Gérard habitait le quartier de la route de Chinon où il fut élevé par ses grand-parents Monsieur Madame Bouillé.
Certificat d'Etudes Primaires en 1941 classé parmi les 5 premiers du Canton de Loudun.
Au Collège jusqu'en 1944, il rejoint Paris pour y faire un apprentissage de Mécanique Générale d'où il reviendra vers Loudun début 1948.
Engagé volontaire départ pour l'Afrique.
Fin 1950 départ pour l'Indochine pour 24, 26, 30 mois ! Arrivée à Marseille le 2 décembre 1950, 6 jours de permission et embarquement sur le S/S Pasteur par les escales de ADEN, SINGAPOUR.
Arrivée le 5 janvier 1951, départ d'Haïphong le 25 février pour la brousse jusqu'à la mi-mars ; suit alors un retour sur Haïphong - "12 heures de navigation dans des bateaux de débarquement sous la pluie et dans la boue. De là, des camions nous emmenaient dans un nouveau secteur où un camarade sergent comme moi, avec 3 autres européens prenons le commandement d'une compagnie de partisans...nous avons une magnifique tenue noire, blouson et pantalon de toile.
Impressionnant, la nuit pour les embuscades ou les coups de main".
Il sentait déjà le danger de cette situation, dans sa lettre du 3 Mars 1951 il note : 
"Ici, un accident est vite arrivé" 
Dans sa lettre du 13 Septembre 1951...."dans un poste à une vingtaine de km d'Haïphong les jours passent...quelques opérations viennent nous distraire. A l'heure où je vous écris cette lettre à la lueur d'une bougie, il est 2 heures 15 du matin donc chez vous 18 h. 30 le 14, peut-être avez vous terminé votre travail, les pieds dans vos pantoufles entrain de lire les nouvelles ou encore entassés dans le métro ? Moi, je suis de quart de 1 heure à 4 heures, une belle lune, une nuit calme, seuls, les crapauds buffles font un incroyable vacarme. Dans une heure je ferai la relève de mes sentinelles et à 4 h, j'irai sortir le copain d'un beau rêve afin qu'il prenne ma place jusqu'à 7 heures. 
Sa lettre du 15 décembre 1951 est pleine d'espoir, espoir de ce retour parmi les siens - "pensez donc, 23 au jus... plus les jours supplémentaires je vous assure que ce retour est le sujet principal de nos conversations, depuis septembre 1948 je suis mainteant hors de France..je stoppe, (cette bête noire, le cafard, serait capable de me rendre visite)." 
Cet espoir de retour ne l'empêche pas de nous décrire son poste, maison de paille, mur de terre, haie de bambous en pointe, boue, soleil et quelques promenades (opérations) ou de longues attentes... 
"madame lune se cache et cela va bien pour une belle nuit noire ; si on en profite, les copains d'en face aussi, en gros, une partie de cache-cache où celui qui touche l'autre a gagné... 
Le 9 janvier 1952, la date du rapatriement se précise: "nous avons été signalés numériquement le 5 Décembre et le seront nominativement le 5 février à la base à Haïphong ; donc pour moi le bateau, fin févier...au plus tard!...je vous dis à bientôt ".
Et puis c'est sa lettre du 13 Février 1952, la dernière,
Changement de secteur, une nouvelle unité, de nouvelles responsabilités..."depuis le 1er. je suis dans un commando ( 70 annamites, un sergent, moi et deux soldats ), en pleine brousse avec mission d'y construire un poste. Presque terminé, mais les premiers jours, pas question de fermer l'œeil. Enfin quand le mur ( terre et bambous ) fut terminé nous avions un abri sûr. Les baraques ( terre, bambous, paille ) un vrai palace ou...presque. Les premières nuits à la belle étoile avc embuscades, patrouilles furent assez longues...
Voilà.
Là s'arrête sa correspondance. Le 22 Février 1952 à DUONG-MON ( Province HÄI-DUONG au Tonkin ) il disparaissait.
Mort pour la France. "Mort par noyade ( corps non récupéré à ce jour )" nous dit laconiquement le communiqué officiel.
Depuis l'année 1948 où il quitta les siens pour l'Afrique, le 1er régiment de Marche de l'Afrique Occidentale, une permission de 6 jours !
1952/1995 Gérard tu as toujours été et tu restes, aujourd'hui encore plus qu'hier, l'ami, le copain.
Et maintenant puisse cette plaque interpeller ceux qui pendant toute cette longue période auraient eu tendance à oublier.
Texte de M. Roland Quintard, à l'occasion de la "Journée du Cinquantenaire" 
A nos Morts d'Indochine...Nous leur Devons Réparation 

Hommage du Général TRAPP aux loudunais morts en Indochine  ( Page )
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